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Diapason # 626 (07/2014)
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Appréciation d'ensemble:

Analyste: Roger‑Claude Travers

Coquins de Silete Venti ! A peine remis d'un premier volume de concertos pour hautbois au fumet corsé, fleurant bon le théâtre, les masques et les postures (cf no 624), ils nous convoquent à « The European Journey »: entendez à un florilège du hautbois vivaldien à la manière de Dresde, Londres ou Amsterdam, où l'on attendait de notre Rosso des qualités bien différentes.

L’« ange d'ivoire » soufflé par Simone Toni n'est plus la copie d'un instrument du facteur Anciuti, tout de gouaille et de couleurs, mais celle d'un modèle allemand de Georg Heinrich Scherer à l’émission bien droite, doué d'une surprenante tendresse poétique. La conception d'ensemble des Opus 8 nos 9 et 12 reste proche de celle d'Harnoncourt, dont elle conserve l'esprit, notamment dans le swing du finale du no 9. La réactivité des archets (un par partie) et la combinaison inventive cello continuo, orgue ou clavecin et cordes pincées contribuent au relief de la dynamique. A Londres, comme le souligne l'introduction du RV 456, règnent solennité et raffinement : orgue et contrebasse contrastent avec le soliste élégiaque. A Dresde, l'enjeu est différent. Vivaldi écrit pour Richter, hautboïste de la cour, soliste présumé de la Sonate RV53, comme sans doute aussi des toniques RV 184 et RV 455, où la virtuosité digitale pousse l'interprète dans ses retranchements. Vivaldi aimait les défis. Simone Toni en raffole. Guettons le dernier volume de l'intégrale annoncée. Le hautbois vivaldien a trouvé son maître.

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