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Analyste: Isabelle Ragnard Cosmopolite, Oswald von Wolkenstein le fut dans sa vie et par ses oeuvres. Le chevalier tyrolien émaille d'anecdotes personnelles ses cent trente poèmes, où se mêlent jusqu'à sept langues, dévoilant les péripéties d'une existence tumultueuse qui le conduisit de l'Écosse au Portugal et même en Terre sainte. Le personnage politique haut en couleur, qui garde le sens de l'humour en prison, est aussi le digne héritier des Minnesänger du Moyen Age lorsqu'il chante son amour pour son épouse Margarete. De ces périples, il retient des mélodies sur lesquelles il adapte ses propres vers : ainsi, la plupart de ses polyphonies sont des arrangements de chansons françaises à la mode. Sa musique nous est révélée depuis quelques décennies grâce à une bonne vingtaine de disques, dont des monographies par Sequentia (DHM, 1993), Catherine Bott (L’Oiseau‑Lyre, 1996), Les Menestrels (Arte Nova, 1998), Andreas Scholl (HM, 2010) et Unicorn (Raurnklang, 2011). La plupart des pièces réunies par l'ensemble Leones sont peu connues, mais la seule véritablement inédite est le récit autobiographique en seize couplets (Durch aubenteuer) interprété par le luthiste Mark Lewon, qui se révèle aussi un pertinent chanteur. L’album se distingue par la qualité des arrangements effectués à partir de nouvelles transcriptions musicales. Cornemuse et flûtes s'associent aux instruments à cordes tandis que le timbre d'une corne de vache, dont les possibilités expressives dépassent la simple évocation pittoresque, apporte une touche délicatement naturaliste à la chanson d'aube Es seusst dort her von orient. Les polyphonies vocales, dont trois canons en imitation, alternent avec les monodies syllabiques où chaque parole est portée par l'excellente diction des trois chanteuses et du chanteur. L’auditeur est frustré de ne pas trouver les traductions promises sur le site Internet auquel il est renvoyé : selon son biographe Ulrich Müller, Oswald fut le plus grand poète germanique entre Walther von der Vodelweide, le célèbre Minnesänger du XIIIe siècle, et Goethe! |
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