Texte paru dans: / Appeared in:
BIS |
|
Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Philippe
Venturini
Les interprètes contemporains
semblent définitivement admettre que les concertos de Bach appartiennent
plus à la musique de chambre qu’à la musique orchestrale. D'une part,
l'écriture implique le soliste dans le groupe instrumental plus qu’elle ne
l'oppose comme elle le fera dans son évolution romantique. D'autre part, le
Café Zimmermann de Leipzig où Bach se produisait avec ses fils et ses élèves
paraît propice à une interprétation en effectif réduit. Aussi les Suzuki
père et fils s'entourent‑ils d'un ensemble à un instrument par partie,
c'est‑à‑dire d'un simple quintette à cordes. Le programme, fort bien conçu,
met en regard les Concertos BWV 1062, plus connu dans sa version pour
deux violons, et BWV 1060, souvent entendu dans son adaptation pour
hautbois et violon. Au centre du disque se suivent le Concerto BWV
1061, où l'intervention des cordes se raréfie pour se taire dans le
mouvement lent, et une transcription pour deux clavecins signée Masato
Suzuki de la Suite pour orchestre no 1. Les Suzuki touchent chacun un
instrument de Willem Kroesbergen inspiré l'un par Couchet, l'autre par
Ruckers. Bien malin pourtant qui pourra les distinguer dans la brume de la
prise de son. L'interprétation se montre conforme à ce qu’on peut attendre de cette équipe, connaissant leurs nombreux enregistrements. La course à la virtuosité et les effets de manche cèdent la place à des phrasés toujours souples bien qu’animés et à une lecture toujours méticuleuse mais souvent inspirée comme celle de l'Andante e piano du BWV 1062, radieux et discrètement orné. Pour des sensations plus fortes, on se rendra au bien nommé Café Zimmermann (Alpha). | |
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |