Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie Bigorie On ne peut s’attendre à un Bach académique de la part de celle qui enregistra en 1991 l’Opus 6 de Corelli avec 40 cordes, renouvelant du même coup notre écoute du recueil. On retrouve d’ailleurs le goût de Chiara Banchini pour l’opulence dans le clavecin à 16 pieds de son partenaire Jörg-Andreas Bötticher: instrument somptueux, petit orchestre à lui tout seul, dont la variété des registrations évoque tantôt le tutti symphonique (Adagio de la Sonate en mi ma jeur), tantôt l’accompagnement délicat du luth (Adagio de la Sonate en ut mineur), quitte à capter par moments toute 1’attention. Aussi bien, l’Allegro pour clavecin seul de la Sonate n° 6 constitue un moment de choix dans cette intégrale qui nous laisse, dans l’ensemble, une impression mitigée. La liberté dont fait preuve la violoniste suisse n’est pas exempte de préciosités dans son souci constant de tout survaloriser : même si l’on n’ira pas jusqu’à frapper du marteau avec les Beckmesser devant ses tempos parfois excessifs (finale de la Sonate n° 1, Allegro de la n° 2) et son ornementation très rococo des reprises, on demeure heurté par une intonation incertaine, voire franchement fausse (Allegro de la Sonate BWV 1017), et un manque de délié de l’archet. Son approche très « baroque flamboyant » - apparentée au Stylus phantasticus de mise chez un Biber ou un Buxtehude — demeure, certes, préférable à un prosaïque « note à note» (Butt/ Blumenstock/HM : à éviter), mais on lui préfère de beaucoup, dans ces pages à la dense polyphonie, le brin de folie de Biondi/Alessandrini (Naïve) où l’élégance de Podger/Pinnock (Channel).
| |
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |