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Classica # 154 (07-08/2013)
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RIC326


Code-barres / Barcode : 5400439003262 (ID312)
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation :
Analyste: Jérémie Bigorie
 

PASSEUR DE MUSIQUES

Stéphanie de Failly rend à la musique des Vitali une lumière nouvelle, reliant les compositions de Tomaso Antonio à celles de son père Giovanni Battista.

Passage: tel pourrait être l’intitulé de ce disque : passage du flambeau, entre le père et le fils ; passage de la fin du baroque au début du classicisme ; passage, enfin, de la fameuse Chaconne de Tomaso Antonio Vitali (1663-1745) dans son jus original, tel que le manuscrit de Dresde nous la donne à entendre. Mettant de côté l’avatar romantique dû à l’édition de Ferdinand David (1860) sur laquelle les violonistes peu scrupuleux portent leur dévolu, Stéphanie de Failly (équipée d’un Maggini de 1620) fait le pari de l’authenticité, explorant par la même occasion des chemins de traverse. Qu’on ne s’y trompe pas : point de petit son ici. Au contraire, le dialogue avec un orgue de tribune invite à la recherche d’une texture riche, bien que la violoniste, fine musicienne avant tout, privilégie les phrasés amples, sans chercher à appuyer les rencontres harmoniques dissonantes dont la partition regorge. On peut rêver interprétation plus flamboyante, mais pas plus intègre. Les dix courtes pièces signées Giovanni Battista, elles, s’inscrivent dans la tradition du folklore italien, oscillant entre mouvements de danses et morceaux plus sérieux à la manière de Corelli. De conserve avec un accompagnement inventif (soutien rythmé de la percussion), le violon se fait moins policé; plutôt espiègle dans sa pratique des diminutions. Mais c’est surtout la musique du fils et son labyrinthe harmonique qui nous hantera, telle cette courte Ciaconna (petite soeur de l’autre) et ses modulations d’une grande audace que le violon épouse en glissant de trille en trille. Stéphanie de Failly, jamais ostentatoire, et l’Ensemble Clematis, emprunts d’une joyeuse folie, signent là leur meilleur disque..

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