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Analyste: Phillppe Venturini Devenu spécialiste des versions méconnues ou oubliées, John Butt propose une reconstitution d’un office des vêpres du Vendredi saint tel qu’il a pu se dérouler en l’église Saint-Thomas à Leipzig. Si le familier de la Passion selon saint Jean ne sera pas surpris (Butt suit le texte le plus courant), il associera son écoute à de nombreux préludes pour orgue de Bach et Buxtehude en ouverture, entre les deux parties et en conclusion ainsi que diverses pièces chorales figurant l’assemblée des fidèles. L’éditeur propose par ailleurs de télécharger gratuitement un sermon, en allemand, d’après Neumeister (trois quarts d’heure) et d’autres pièces de façon à compléter l’office. Il faut certes saluer ce travail sans précédent réalisé par un éminent spécialiste de Bach permettant d’appréhender la Passion dans son contexte liturgique. Mais le musicien se montre hélas bien moins inspiré que l’éditeur. Sa direction reste en effet trop placide (« Ach, mein Sinn », les scènes de foule avec Pilate et Barrabas). Son ensemble vocal (huit chanteurs pour le choeur) et instrumental très réduit (un instrument par partie excepté les violons, doublés) ne démérite pourtant pas. Les solistes restent en revanche d’un faible niveau. Évangéliste convaincu dans la Passion selon saint Matthieu (Linn Records, 2007), Nicholas Mulroy semble désormais à bout de voix et peine affreusement dans « Erwäge ». Et que dire de Clare Wilkinson totalement dépassée dans «Es ist vollbracht» ? Cette entreprise, pourtant passionnante, ne peut rester qu’un document pour amateurs avertis. Les mélomanes resteront fidèles à Harnoncourt (Teldec) et Gardiner (Soli Deo Gloria).
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