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Diapason # 615 (07/2013)
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Agogique
AGO011



Code-barres / Barcode : 3700675500115

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Appréciation d'ensemble:
Analyste:  Roger‑Claude Travers

Au disque, Bruno Cocset nous a ha­bitués à une sorte de rituel, appliqué ici encore pour les  Dall'Abaco « père et fils ». L’enchantement doit naître la rencontre entre une oeuvre qui éveille des interrogations et les instruments choisis pour en révéler les beautés. Une expérience initiatique en somme, précédée l'an dernier par un passionnant voyage aux sources du violoncelle (« La nascita del violoncello », Diapason d'or, cf. no 598).

Les onze Caprices pour violoncelle seul du fils Dall'Abaco, né à Bruxelles et mort quasi‑centenaire en 1805, forment l'ossature du récital. Un styIe souvent intrépide, non corseté, avec une inclination pour les audaces techniques: autant de marques de jeunesse, demandant pour les dompter un instrument de caractère impétueux et fougueux. Le violoncelle « Aubade », sorti tout juste cordé de l'atelier de Charles Riché, offre son ardeur et sa grande richesse harmonique. Là où Kristin von der Goltz, dans la première intégrale des Capricii parue chez Raum­klang, chantait avant tout, ménageant des échappées d'archet rêveuses sans négliger le rythme poétique, Bruno Cocset expérimente, sans volonté expresse de séduire, retenant parfois le geste dans un travail agogique subtil (Capriccio no 3), crispant au besoin le son à la limite du susurré, ou même du grognement (no 5). L’esprit d'aventure et la fantaisie tranchent ici sur l'approche plus naturellement épanouie de la reine Kristin.

Pour apaiser les sens devant l'emportement de ce fils qui parle, chante et danse jusqu'au tournis, DallAbaco père s'invite dans le programme avec de nobles mouvements lents où le violoncelle, l'alto et les ténors de violon « alla bastarda » s’unissent en de précieuses textures, liées par la dentelle du clavecin délicat touché par Bertrand Cuiller. Le grain splendide des archets décline les humeurs chagrines. Plutôt morose dans l’Adagio de l'Opus 1 no 6, et même apathique dans le Largo de l'Opus 3 no 4, mais authentiquement mélancolique dans le Largo de l'Opus 3 no 1. Une transition salutaire avant de céder à un nouveau Caprice.

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