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Diapason # 659 (07/2017)
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B Records 
LBM007



Code-barres / Barcode : 3770005527075

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Philippe Ramin
 

Ce programme (orchestral) nous arrive en même temps que le projet (chambriste) de Bruno Cocset, et se penche également sur Geminiani, le « furibondo » émigré: Cocset le suit à Dublin …, et L'Escadron Volant de la Reine à Londres. Fondé par le violoncelliste Antoine Touche, le jeune ensemble français à géométrie variable à déjà été couronné par deux prix internationaux, et consacrait son premier disque à des raretés instrumentales et vocales de Caresana, Scarlatti (Alessandro) et Veneziano (Evidence, 2016).

L’effectif s'élargit pour ce concert capté à la fondation Polignac. Son programme kaléidoscopique évoque en quelques épisodes la vie de Geminiani, grand voyageur: l'essentiel de la musique lui revient, avec des mouvements épars finement réunis plutôt que des oeuvres entières. Une récitante nous prend par la main dans le ton de la créatrice de Pandi Panda, mais la frayeur est vite oubliée quand une Ouverture de Handel (Il pastor fido), spectaculaire, nous promet que le voyage va être plutôt épicé, et que la virtuosité n'y sera pas de paillettes. Sans chef, l'ensemble développe une large palette, canalise l'énergie, et profite d'un pupitre de basses réduit (un violoncelle, une contrebasse) mais épatant pour tendre des phrasés au­dessus. Les dynamiques soigneusement étudiées par les cinq violonistes font penser à la grande époque de Musica Antiqua KôIn.

En fin du discours, une rhétorique aboutie, sans complaisance décorative ! Le Presto du Concerto grosso op. 7 no 6, où dialoguent les traits brillants de violons, fait alterner les caractères avec une précision et un sang‑froid redoutables. Parfois les deux clavecins improvisent avec art un prélude à quelque mouvement (Avison), ailleurs le violoncelle dialogue avec effusion entre l'alto et le violon (merveilleuse Marie Rouquié mais tous seraient à citer). On reste ébloui devant la profusion d'idées et le degré de communication entre les musiciens. Quelques plages reviennent aux airs écossais que Geminiani harmonise dans son traité sur « le bon goût dans l'art de la musique ». D'une partition amusante et originale, l'ensemble tire des accents savoureux. Enfin, deux volets d'un concerto grosso de Corelli nous ramènent en douceur à des proportions plus classiques. C'est la fin du voyage, enregistré sur le vif, rapeIons-le, car l'excellence de l’Escadron nous le fait partout oublier.


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