Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble:
 |
Outil de traduction (Très approximatif) |
|
Analyste:
Gaëtan Naulleau
Cela dit, perdons‑nous grand‑chose ? Nous entendons assez de la Nuova Musica pour être navré. La prise de son et l'effectif de poche (naturel dans la texture à cinq parties de la BWV 54, moins dans la BWV 170, et plus du tout dans le Stabat Mater) n'excusent pas tout. Si l'étoffe manque, c'est aussi que l'ensemble n'a ni la discipline d'archets, ni l'exigence d'intonation qui donneraient aux harmonies leur plénitude et leur direction. Au début de la BVW 170, la palette (fade) du tableau arcadien ne s'en ressent pas moins que le premier air de la BVW 54, aux tensions‑détentes saisissantes quand Leonhardt, Suzuki ou Mortensen (sur YouTube) dessinent les vagues au milieu desquelles l'âme croyante s'obstine à « résister au péché ». Pour assurer l'élan (finale de la BWV 170) sans prendre la peine d'affûter les appuis, on presse le pas. L’organiste assure, Tim Mead court après son allemand (à peine moins hasardeux dans le grand air central). Dans le même genre, la rapidité molle du Quae morebat (bâclé) et de l'Inflammatus de Pergolèse ne fait pas illusion longtemps. La direction ? Un vague balancement quels que soient la mesure, le tempo, les rythmes. Disque après disque (six!), l'arrivée de David Bates et sa Nuova Musica chez Harmonia Mundi reste un mystère. Et Lucy Crowe ? Un vrai chef l'aurait guidée vers des accents et des caractères plus substantiels... ou aurait invité dans le Stabat Mater un soprano moins léger. Goûtons malgré tout la pulpe et l'égalité du timbre, l'aigu, l'intonation laser dans les duos (où Mead n'est pas la précision même). Nous regrettions, dans son récital Handel, qu'elle ne dispose pas d'un chef à la hauteur de son talent. Harry Bicket était pourtant trois coudées au‑dessus de ce qui se joue ici. |
|
