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Diapason # 183 (06/2016)
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NoMadMusic 
NMM016




Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Philippe Venturini

DES PARTITAS ORIGINALES

 

 

Dans une discographie pourtant très riche, le claveciniste Jean-Luc Ho impose sa voix sensible et tranquille.

 

A l’ordre numérique classique, assujetti à une logique tonale, Jean-Luc Ho a préféré une organisation en saisons auxquelles il a soumis son enregistrement. Il s’est ainsi rendu à l’abbaye de Royaumont en décembre pour les Partitas nos 2 et 6, puis en mars pour les nos 1 et 5 et enfin en été pour les nos 3 et 4. Et pour mieux mettre en valeur les différentes étapes du calendrier, l’artiste a choisi non pas trois mais six clavecins d’après des modèles germaniques.

Ce projet et cet arsenal pourraient certes passer pour la toquade d’un musicien décidé à se faire remarquer mais Jean- Luc Ho n’en a pas besoin. Élève d’Olivier Baumont et Blandine Verlet au Conservatoire national supérieur de Paris, il figure désormais parmi les maîtres du clavecin. Et surtout, son jeu ne verse jamais dans la démonstration ni la recherche d’effet. Aussi notre distinction (CHOC) paraîtra-telle sans doute inappropriée : Jean-Luc Ho ne saisit pas l’auditeur dès les premières notes de la Sinfonia de la Partita n° 2 (plage 1, CD 1), ne l’emporte pas, au risque de le perdre, dans un tourbillon de doubles et triples croches. Il propose, au contraire, de s’exprimer avec une rare clarté d’élocution et d’articuler les phrases. Son propos ne relève jamais de l’exercice oratoire ou digital mais atteint une étonnante puissance rhétorique grâce à une disposition millimétrée et argumentée des idées.

Le tempo tranquille et le toucher félin (flegmatique penseront certains : Capriccio de la Partita n° 2), Jean-Luc Ho aère les lignes et laisse respirer ses instruments dont la personnalité se dévoile grâce à la prise de son très naturelle d’Hannelore Guittet. Cette volonté de ne pas se presser permet aux phrasés de se déployer avec grâce (Allemande de la Partita n° 1, Sarabande de la n° 4) sans contenir l’énergie des danses (Courante de la n° 3).

Aussi personnelle qu’attachante, cette interprétation enrichit une discographie qui compte pourtant les réussites de Leonhardt (Virgin), Ross (Erato), Staier (DHM), Corti (Berlin Classics) et Alard (Alpha).

 

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