Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Roger‑Claude Travers
Le violoncelle expérimental de
Giovanni Sollima reste toujours aussi fou et attirant, qu'i aborde les rives
escarpées du répertoire napolitain, avec Antonio Florio, dans un récital
paru en 2012 chez Glossa et vivement recommandé (cf n° 604), ou le baroque
romain finissant du méconnu Costanzi, qui mérite l’éclatante exhumation que
voici.
Violoncelliste virtuose,
appartenant dès 1721 au cercle des musiciens du cardinal Ottoboni, et maître
de chapelle de l'église Saint‑Louis des Français, Costanzi fut comme Vivaid
caricaturé par Ghezzi. Mais ses compositions, aux mouvements court et
protéiformes, ont un tour très personnel. Dès le premier Allegro de
la Sonate en sol majeur, l'envoi du discours vibrionnant mais très
articulé de SoIlima vous emporte dans un temps et un espace maîtrisés par de
remarquables interprètes: ils donnent pourtant l'illusion d'une liberté de
respiration aux limites du « gipsy », du vagabond. A leurs timbres
ensorcelants se joint une agogique fantasque. Entrez dans l'intimité du
Largo de la Sol majeur à peine susurré, interrogatif, en
suspension. Vivez la sensation d'inexorable montée au Calvaire du Grave
de l'Ut mineur, scandée à la croche par le violoncelle continuo.
Dansez sur l'Alla francese pointé de la Fa majeur, avec son
intermède en pizzicatos à l'entêtante beauté expressive. L’humour et l'esprit ne quittent jamais Sollima, qu'il se plonge dans l'« ère jurassique du violoncelle », comme il appelle la période baroque, ou qu'il compose Il mandataro, pièce minimaliste aventureuse nourrie de rythmes tziganes et de bariolages répétés, conduisant à la transe hypnotique. La déclamation engagée du musicien fascine autant que son génie de l'improvisation, totalement imprévisible. Où nous conduira‑t‑il encore?
|
|
Consultez d'autres mois / Browse other months
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |