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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jérémie Bigorie Disciple favori de Francesco Provenzale, Gaetano Veneziano laisse un substantiel catalogue d'oeuvres religieuses dont on commence tout juste à mesurer l'ampleur (quelque cent vingt manuscrits conservés aux archives musicales de l'Oratorio dei Girolamini de Naples). Cette Passione secondo Giovanni constitue un exemple significatif des Passions écrites alors Italie du Sud : le genre se mêle étroitement aux coutumes dévotionnelles napolitaines. On est frappé par le flux de la basse continue, dense et habilement imbriqué au texte. Loin de tout gigantisme, les neuf sections retenues par le compositeur agissent comme autant de miniatures scéniques, croquées à la manière des différentes étapes d'un chemin de croix.
Antonio Florio est un familier du compositeur pour avoir enregistré, chez le
même label, La Sanctissima Trinita. Le plateau vocal inégal joint à la
lecture un rien débraillée d'I Turchini n'avait alors pas totalement convaincu
(voir Classica n° 160, page 104). La réalisation de la Cappella Neapolitana est
bien plus aboutie, et les solistes, sans faiblesse : l'Evangéliste porte
l'oeuvre comme le Christ la croix, à l'instar des monuments luthériens à venir
signés Johann Sebastian Bach. Le contre-ténor Raffaele Pe fait encore mieux :
ses phrasés ductiles, son aisance à vocaliser et l'homogénéité des registres lui
permettent d'animer le récit biblique tel le flambeau éclairant une fresque.
Hiératique, le Christ de Luca Cervoni s'exprime en formules oraculaires, mais
parvient à communiquer la fêlure au moment de la confrontation avec Pilate
(comminatoire Marco Bussi). Signalons enfin le remarquable travail de
reconstruction d'Antonio Florio, qui signe l'un de ses disques les plus réussis. |
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