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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Sophie Roughol Les bonnes âmes de San Petronio à Bologne peinent à reconnaître le talent de leur nouveau maître de chapelle, le Lombard Cazzati, tant il les bouscule dans leurs convictions esthétiques depuis sa nomination en 1657. Qu'à cela ne tienne : dans un climat houleux, le compositeur joue la carte de l'auto‑édition systématique, d'abord à Venise, puis dans son propre atelier. Près de cent premières éditions et réimpressions sont diffusées en Europe ! L’Opus 36, contenant une messe, six psaumes et un Magnificat, immédiat successeur du plus célèbre Opus 35 instrumental, arrive ainsi dans la collection du couvent suisse de Beromünster. Fut‑il choisi pour mettre en valeur son orgue installé en 1665 ? Francesco Saverio Pedrini le suppose et enregistre donc sur place l'opus (incomplet), en première mondiale, ajoutant un basson à la basse continue « selon l'usage nordique», ainsi que deux intonations pour orgue de Sebastian Anton Scherer (1631‑1712).
On a déjà entendu de Cazzati, outre l'oeuvre instrumentale plus documentée, des cantates dirigées par Paulin Bundgen, des compositions pour les défunts par A Sei Voci ou un Requiem par La Fenice. Avant‑gardiste et provocateur ? En tout cas sacrément inventif et libre de toute contrainte formelle ou stylistique. Cazzati juxtapose sans négociation préalable le contrepoint strict et le stile concertato, s'échappe vers la canzonetta, multiplie les ritournelles (Kyrie de la Missa concertata, Gloria), les contrastes agogiques et structurels (Domine Fili du Gloria), ose des modulations hardies (Credo) et distribue les voix solistes en brefs solos, duos ou trios (Beatus vir). Le Maqnificat final s'offre comme la carte de visite du fameux et mouvant style de Bologne, que les musiciens du jeune ensemble de Bâle épousent avec une plasticité idéale.
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