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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Sophie Roughol Ce doublé a cappella, qui exige une écoute recueillie, illustre la difficulté d'isoler une oeuvre de l'usage qui la fit naître. Johannes Heroldt et Téodoro Clinio (1548/9‑1601) officient dans une Carinthie en pleine mutation : la Paix d’Augsbourg (1555) favorise la liberté religieuse et l'irruption d'artistes catholiques italiens dans ces terres évangéliques du sud de l'Europe. Heroldt, cantor à Klagenfurt, ira plus tard à Aldenburg et Weimar. Les trois parties de sa brève Matthäuspassion (1594), rythmées par un choral monodique, alternent le récit de l'Historicus (Évangéliste) à six voix, et les interventions de trios masculins pour Pilate, Pierre, etc. L’usage prudent de quelques figuralismes et ruptures de rythmes témoigne de sa connaissance de la théorie des affects, mais aussi de la nécessité de dépouiller le drame pour un usage liturgique. Reste que le dialogue des juifs avec Pilate et la crucifixion captivent.
Vénitien, Teodoro Clinio passe
par Ravenne et Trévise avant Innsbruck. Sa Passio Secundum Joannem
(1595) conserve, comme le fera encore Schütz, le traitement de l'Historicus
en plain‑chant. Mais Clinio ne manque pas une occasion pour briser la
monotonie du récit recto tono: le Christ parle par trois voix, les
singularia par quatre, la foule par six. L’écoute reste exigeante, pour
une pièce bien plus propice à la dévotion collective qu'à la solitude du
discophile. Mais les interprètes ménagent des instants proches du sublime,
dans la douceur du « Ecce mater tua » ou du « Consommatus est
» de la mort du Christ, dont la
polyphonie
s'éteint sur une voix isolée. |
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