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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Denis Morrier Paradoxes! Les publications de musique sacrée forment l'alpha et l'oméga de la production montéverdienne. Toutefois, entre les Sacrae cantiunculae publiées à l'âge de quinze ans, et l'ultime Selva morale de 1640, le « divin Claudio » n'a livré aux presses qu'un unique volume destiné à l'église, le chef‑d’oeuvre de 1610. Trois recueils pour soixante années de carrière, dont trente au service de la Cappella di San Marco! Dieu merci l'imprimeur Alessandro Vincenti, secondé par l'organiste de Saint‑Marc (Francesco Cavalli), publia en 1650 une anthologie posthume: une Missa da cappella a quatre voix, en stile antico, accompagnée de psaumes concertants pour divers effectifs, et des Litanies de la Vierge.
Ce volume n'a guère retenu l'attention des interprètes modernes: des pièces éparses surgissent au détour de nombreux albums (telle la Missa par Herreweghe, HM); Robert King en a livré un plus large panorama, (« The Sacred Music », Hyperion) et l'enregistrement complet de Raffaello Monterosso est demeuré confidentielle (Regent Records). Grâces soient rendues à Harry Christophers qui entreprend, dans la continuité de ses gravures du Vespro et de la Selva morale, une intégrale, dont voici la première moitié.
Fidèle aux convictions artistiques qu'il prône depuis plus de trente ans, il confie la plupart des pièces polyphoniques aux seize voix de son ensemble. L’écriture souvent virtuose des motets concertants l'oblige à morceler la partition pour en extraire des soli nombreux, alternant avec les épisodes choraux. Si les sopranos, aux couleurs septentrionales mais légèrement vibrées, séduisent souvent, il n'en va pas de même pour ces messieurs. Les ténors sont à la peine ‑ et dépassés par les vocalises du Nisi Dominus. Paradoxalement, seul le monumental Dixit Dominus a 8 est tout entier confié à un ensemble de huit voix solistes. Si l'interprétation vocale est ainsi discutable, le versant instrumental l'est plus encore. Outre deux violons trop étriqués, on déplore un continuo de convention, réduit à un positif souffreteux, alternant avec un clavecin décoratif, soutenu par un seul chitarrone et parfois une harpe. Entre l'église et la chambre, Christophers ne sait se situer : trop maigre pour l’une, trop imposant pour l'autre, cette réalisation ne pourra guère convaincre que quelques nostalgiques de la tradition chorale anglaise.
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