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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Jérémie
Bigorie
Dès la Sinfonia en ré majeur, la
matière instrumentale générée par le Tulipa Consort suscite des réserves :
les phrasés courts, le manque d’assise sonore, l’intonation souvent
flottante des cordes - en dépit d’une prise de son très avantageuse (comme
toujours chez Channel) - laissent augurer le pire... que ne démentira pas
l’arrivée de Johannette Zomer. Si la soprano néerlandaise peut se targuer
d’un compagnonnage avec d’éminentes baguettes du baroque (de Koopman à
Brüggen en passant par Jacobs ou McCreesh), la cohésion de son récital
laisse à désirer ; d’autant qu’une Genaux, une Bartoli, sont passées par là.
C’est dire que, dans un programme de ce type, tout repose sur le charisme de
la chanteuse. Afin de compenser son manque de projection, les techniciens
ont placé les micros à même la bouche. Parmi les meilleurs moments,
épinglons deux extraits de Juditha Triumphans : « Transit aetas »,
avec ses sonorités cristallines de la mandoline assorties au timbre de la
voix, ou «Umbrae carae » et son suave accompagnement des flûtes à
bec. Le Laudate pueri et le motet « O qui coeli terraeque
serenitas» ne convainquent pas ; l’écriture vocale de Vivaldi n’est pas
aisée, tant s’en faut : grands intervalles, entrée a cappella, vocalises...
La prestation de Johannette Zomer, au mieux, ne va pas au-delà d’un honnête
déchiffrage ; au pire, elle se fourvoie dans son absence de soudure entre
les registres, les montées miaulées dans l’aigu et un déficit de
dramaturgie. Pour ce qui constitue la pièce maîtresse du disque, le Laudate
pueri, on retournera bien vite au huitième volume de l’anthologie signée
Robert King (avec Susan Gritton, Hyperion) ou au plus extravagant mais
passionnant Rinaldo Alessandrini (avec Gemma Bertagnolli, Naïve). |
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