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Diapason # 636 (06/2015)
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Musica Ficta
MF8021




Code-barres / Barcode : 5410939802128

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Denis Morrier
 

En 2002, les toutes jeunes éditions Alpha révélaient au grand public un auteur obscur, un ensemble promis au plus bel avenir et un chanteur au charme inouï: c'était le suave « Homo fugit velu umbra » de l’Arpeggiata, qui avait Marco Beasley au rang de crooner star et faisait entrer Stefano Landi (jusqu'alors plutôt connu pour sa contribution au développement l'opéra romain) au panthéon des plus appréciables maîtres du baroque naissant.

 

À l’instar de Christina Pluhar, Manuel de Grange a judicieusement sélectionné des airs à chanter dans les quatre recueils d’Arie musicali de Landi parvenus jusqu'à nous (sur les neuf recueils publiés à Rome entre 1620 et 1639). Si la nouvelle anthologie présente quelques doublons avec la précédente, elle s'en distingue par l'interprétation. Le ténor éminemment viril de Francisco Javier Manalich, son éloquence pleine de séduction mais directe sont aux antipodes Marco Beasley. Le timbre pénétrant de la soprano Dagmar Saskova  donne consistance et émotion à chacune de ses interventions: on la découvre subtile et malicieuse dans le fameux T’amai qran tempo, mais aussi délicieusement sensuelle dans le nostalgique Non mi dar più tormento. Alternant d'une pièce à l'autre, voire d’une strophe à l’autre, les deux chanteurs se rejoignent dans quelques duos inédits et captivants, détaillant ces précieuses miniatures avec un art raffiné, qui partout fait mouche.

 

Le continuo réuni autour du luthiste Manuel de Grange se signale par la prépondérance des cordes pincées, que justifie la présence, avec la basse continue, d'un notation alternative en alfabeto : cette abondance de guitare, luths et clavecins n'a pas incité pour autant les musiciens à singer les scintillements sucrés qui sont devenus la signature de l’Arpeggiata. La polyphonie demeure toujours lisible, et la rythmique reste au service de la prosodie. Enfin, quelques pièces instrumentales ménagent un agréable contraste, telle cette fougueuse Follia de Frescobaldi enlevée avec élégance et précision par le claveciniste Philippe Grisvard.

 

 

 

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