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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Luca
Dupont‑Spirlo C'est une histoire comme les aimait l'opéra du XVIIIe siècle: Bajazet, souverain turc, refuse la liberté déshonorante offerte par son vainqueur Tamerlan en échange de sa fille, et se donne la mort. La légende de ce père intransigeant jouissait d'une telle faveur que le baryton Borosini l'incarna à la fois pour Gasparini, en 1719, et cinq ans plus tard dans le Tamerlano de Haendel. Il est probable que le chanteur apporta au second la partition du premier, car plusieurs stances sont communes aux deux ouvrages ‑ notamment l'air « Forte e lieto a morte andrei ». La comparaison est bien sûr à l'avantage du Saxon, et c'est peut‑être imprudemment que le livret de cet album ‑ premier enregistrement d'un opéra de Gasparini ‑ insiste sur cette parenté. Néanmoins, malgré d'abondantes concessions aux marches harmoniques et autres stéréotypes du genre, la peinture des caractères ne manque pas d'originalité. C'est surtout de la part des Auser Musici, manifestement acquis à l'oeuvre, qu’on attendrait davantage de contrastes au fil des scènes. Du calme rayonnant de « Con dolci preghi », à l'acte II, aux sentences piquantes des serviteurs, une même articulation, une même approche de la texture aplanissent une trame pourtant riche en nuances. Chez les chanteurs également, les dynamiques médianes ou fortes dominent, et les portraits restent peu colorés malgré les beaux moyens vocaux de Giuseppina Bridelli et les récitatifs mordants de Filippo Mineccia. Leonardo de Lisi semble dépassé techniquement par le rôle‑titre, auquel il n'apporte ni la puissance ni la concentration nécessaires. On attendra pour vanter les mérites de Gasparini une parution plus aboutie.
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