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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
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Analyste: Philippe Ramin Tini Mathot unit un programme dense autour de l'idée d'improvisation, si chère à Bach. Les catégories modernes rattachent naturellement les fantaisies à cette pratique, mais le mouvement de l'improvisation, et le lien très particulier qu'il établit avec l'auditeur, sont également très présents dans des oeuvres de Carl Philipp coulées dans un cadre plus prévisible. Tini Mathot pénètre dans cet univers avec une conscience subtile de ces enjeux : elle en maîtrise toute l'ambiguïté dans les trois rondos. Le jeu entre la déclamation, l'aparté (chant initial du Rondo en mi), la digression et le mot qui frappe les sens est organisé avec un contrôle de la nuance remarquable. La capacité à suggérer par un rythme ou une texture l'univers du lied ou de l'orchestre force l'admiration. Les maniérismes qui semblent, à la première écoute, entacher la grande Fantaisie en fa dièse mineur apparaissent comme d'utiles hésitations dans la mise en route, d’une énergie oratoire qui s'affirme ensuite franchement.
Autre élément déroutant, le son d'un pianoforte aux marteaux nus (non recouverts de cuir), plus diffus que les instruments habituels. Sa luminosité scintillante et douce nimbe les tourbillons arpèges, et évoque dans les sections lentes un cymbalum mélancolique.
Dans un répertoire similaire, Riccardo Cecchetti s'avère plus univoque. Accentuant systématiquement et sèchement toutes les notes susceptibles d'avoir un relief, il assujettit l'essor fantasque et aventureux de la phrase à des événements verticaux. Difficile dès lors de soigner la cohérence de timbre et le cantabile, et d'éviter les moments où le son s'étrangle avant de résonner. La sensibilité de l'interprète est indéniable, mais prisonnière d'une expression prosaïque. |
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