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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Gaëtan Naulleau C'était donc lui, Gonzalo X. Ruiz, qui décochait les solos métamorphosés de la Suite BWV 1067 dans sa version originale sans flûte, avec Monica Huggett (Diapason d'or, cf no 570). Tricoter au hautbois l'inoxydable Badinerie n'est pas un mince exploit, et pourtant c'est par sa force de caractère que l’Argentin nous bluffait, et qu'il se distingue de ses collègues Ponseele (Accent), Reichenberg (Archiv), Westermann (DHM) et Torunczyk (Alpha) dans cinq concertos « reconstruits ». Entre guillemets car, à l'exception du double pour hautbois et violon, dont cet état déduit du BWV 1060 pour deux clavecins ne fait aucun doute, il s'agit de « constructions » modernes (et légitimes) d'après des oeuvres pour clavier, davantage que d'un retour à des sources hasardeuses.
Mais le charisme spontané et l'élan fier du virtuose, qui coiffe ses rivaux au poteau dans chaque mouvement, balaient tout débat dans les deux premiers concertos au programme (BVW 1056R, avec un dérapage malheureux au milieu du Largo, et 1053R). Ruiz ne cherche pas à homogénéiser les traits, il laisse saillir les pleins et les déliés, les notes fortes et faibles de l'instrument, dans un geste généreux auquel répond celui de l'orchestre, peu soucieux de détails.
Une nonchalance qui dépasse les bornes dans le BWV 1059 bâclé, réduit à un noyau de cordes cahotiques et fâché avec la justesse. Sur cette planche savonneuse, Ruiz part perdant dans le premier mouvement (parade trépidante et régal des organistes dans la Cantate BVW35), et survole l’Adagio d'un phrasé indifférent. Les pupitres doublés reviennent pour les derniers concertos, sans retrouver le degré d'inspiration des premiers. Et Ruiz n'est pas aussi aguerri au hautbois d'amour qu'au hautbois, son intonation vacille régulièrement dans le Larghetto du BWV 1055. L’écriture très dramatisée du Double Concerto appelle des effets mieux ajustés, et confirme la méforme d'une violoniste qu'on adore malgré tout. |
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