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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Michel Laizé Guère spectaculaires, les deux opus de Leclair pour deux violons sans basse comptent néanmoins parmi les pièces les plus exigeantes pour l'instrument ‑ ce n'est pas un hasard s'ils restent si rares au disque. Les quatre Livres de sonates avec continuo publiés par le violoniste le plus applaudi au temps de Rameau ne manquent pas de périls, mais leur écriture est plus clairement balisée, plus facile à comprendre à la première lecture que ces dialogues sans filet, d'égal à égal, de virtuose à virtuose. Ceux‑ci ne révèlent leurs richesses qu'aux interprètes possédant une connaissance fine du style propre à Leclair, de cette musique où les danses et mélodies « à la française » s'unissent au jeu concertant « à l'italienne ». Lintonation est une gageure dans cette écriture parcourant toute la tessiture du violon et invitant les interprètes à ajuster leurs résonances pour que l'harmonie s'épanouisse sur la trame légère des deux lignes. Autre condition sine qua non : un imaginaire sonore, la capacité d'entendre (et de faire entendre) sous des variations de texture apparemment anodines le souvenir de l'orchestre, l'étagement du discours dans les concertos...
Le pari est gagné avec le présent enregistrement, absolument impeccable. L’oreille suit en toute confiance les raffinements du jeu, c'est tout bonnement une source de joie. Un vif Diapason d'or s'imposerait si Chiara Banchini et John Holloway n'avaient pas croisé l'archet (dans les deux opus sans basse) avec plus de force expressive et de souplesse (Erato), avec des caractères moins égaux au sein des pièces et des élans plus spontanés. Leur interprétation n’était pas aussi immaculée, et pourtant elle conserve notre préférence.
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