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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Xavier Bisaro
Au disque, le récital d'orgue vise le plus souvent à illustrer les talents de son interprète ou les qualités d'un instrument particulier. Mais celui proposé par Matthias Havinga trace le portrait d'une figure centrale dans la vie musicale des Pays-Bas aux XVIe et XVIIe siècles : l'organiste de ville. Alors que le culte calviniste n'accordait plus de place à l'orgue, les municipalités hollandaises, sous la Réforme, contribuèrent à la conservation des instruments et financèrent elles‑mêmes leurs titulaires, notamment en vue d'offrir des auditions régulières. C'est à la lumière de ce contexte que le programme de Havinga prend sens: le va‑et‑vient entre psaumes, chansons, danses et savantes polyphonies reflète ainsi l'ouverture de ces organistes sur l'ensemble des activités musicales de la cité et leur capacité à les assimiler dans leurs compositions. L’archétype de ces organistes urbains, Sweelinck, est ici présent avec quelques‑unes de ces oeuvres les plus fameuses ‑ Mein junges Leben hat ein End, Fantaisie chromatique... ‑ entourées par un échantillon de l'art de musiciens connus surtout des initiés (Van' Noordt) voire ignorés (Schuyt, Speuy). Havinga les sert avec une aisance. confondante, quel que soit le genre abordé. Danses incarnées, thèmes de variations brillamment festonnés et fantaisies menées avec concentration : il parvient à caractériser chacune des plages du disque, le tout en s'appuyant sur une technique inébranlable. La richesse de ses intentions et son perfectionnisme formel l'éloignent parfois de la puissance évocatrice et du naturel de certains aînés (Leo Van Doeselaar à Leyden ou Jan Willem Jansen dans son récital toulousain de 1985, aussi inoubliable qu'indisponible). Mince réserve pour un disque utile et réjouissant.
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