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Analyste: Gaëtan Naulleau Deuxième opus édité par l’Acaemy of Ancient Music elle-même : luxueux flacon, modeste breuvage. Richard Egarr confond agitation et théâtre. Et ne rougit pas de reprendre dans sa bio l’expression d’un journaliste américain : « le Bernstein de la musique ancienne ». Sans rire. Monica
Huggett ‑ qui reconstruisait également la première version de l’oeuvre ‑
détenait le record du premier choeur le plus enlevé, soutenu par un brillant
travail d'orchestre (cf. no 602). Egarr la bat de trente secondes (7'08")
mais laisse les lignes et les harmonies se déliter comme une pêche dans une
centrifugeuse. D'une justesse approximative, les hautbois ne feront pas
meilleure figure dans le premier air qui, à ce tempo, met Sarah Connolly en
péril. Le choeur
réuni pour l'occasion ne se soucie guère d'organiser des plans sonores, dans
les fugues (« Lässest du diesen los », « Schreibe nicht ») et s'exprime dans
une langue mal assurée ‑ le phrasé poussif des chorals donne à penser que le
chef ne maîtrise pas encore tout à fait la prosodie allemande. Les mots
rayonnent en revanche avec l'Evangéliste de James Gilchrist, qui apporte une
belle fermeté au récit malgré une tessiture grave pour lui et l'élan pressé
du chef. Elizabeth Watts met du caractère dans son premier air, clame avec
fierté son désir de suivre le Christ ‑ quel ternaire bancal derrière elle !
« Zerfliesse » expose en revanche son legato laborieux. L'excellent
Christopher Purves n'est à son avantage ni dans les vocalises de son premier
air, ni dans le second qui s’épuise en saccades. Une rose au milieu des
épines: le « Es ist vollbracht » de Connolly, anéantie, pétrifiée, immense. |
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