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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Sophie Roughol Les deux oeuvres suivent à la lettre l'Évangile de saint Jean, et se développent donc sur l'alternance des versets et des dialogues bruts, sans gloses. Leonardo Garcia Alarcón déjoue la (relative) sévérité de celle de Scarlatti en la truffant de Répons pour la semaine sainte, auxquels il confère le rôle de méditations théologiques. Parfois étrangement voisins, quand le Plange quasi Virgo devient le miroir du bel incipit de la Passio secundum Joannem, ils transforment l'œuvre en artefact d'une Passion postérieure avec ses ponctuations chorales. Trahison ? Mutation, en tout cas, d'une partition qui nous avait paru convaincante dans sa concentration même et sa simplicité, et qui accorde à chaque personnage un traitement musical individualisé. Ainsi pour le Christ, ennobli de la lumière permanente des cordes, brèves phrases descendantes, gravité et douceur de ton, « consummatus est » en longs mélismes vers la mort. Et pour la foule, homophonie et homorythmie assurées. La parure très polyphonique des cordes revient au Millenium Orchestra mené par Manfredo Kraemer. Reste à mentionner le pivot d'une distribution vocale très caractérisée: le Testo de Giuseppina Bridelli nourrit chaque instant d'une conviction dramatique indispensable, timbre opulent, plasticité épurée sur un récit scandé de nombreux concitato, pathos juste et précis communiqué à un ensemble qu'Alarcón construit avec un geste ample et gradué. Voyez comment, dans la séquence de la comparution devant Pilate, il équilibre le renoncement progressif d'un Pilate aux abois et la rage croissante de la foule. |
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