Texte paru dans: / Appeared in:
Bis |
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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Gaëtan Naulleau Le repli solitaire, l'acceptation douloureuse culmineront dans le rare et doux Lasciatemi qui solo de Francesca Caccini. Une génération plus tôt, une Patrizia Kwella avait dans le timbre cette fragilité magnétique. Dire qu’elle n'a laissé aucun récital... Accueillons avec d'autant plus de joie celui que Ruby Hughes installe dans une atmosphère entêtante, avec deux frères de rêverie (et les micros de Bis, qui nous captivent dans un monde à part dès le premier arpège de théorbe). Que font quatre mouvements pour violoncelle de Vivaldi entre ces plaintes d'un tout autre style ? La question s'évanouit dès que Mimi Yamahiro Brinkmann lève son archet. Et quel art en tandem avec Jonas Nordberg : ils préparent et prolongent l'expression avec une (hyper)sensibilité qui rehausse la pureté du chant. Aux soupirs que Purcell dessine pour la fille de Bonduca (Oh, Lead me to some peaceful gloom, plage 2) répondra finalement la mort de Didon: non plus adieu de tragédienne, mais son écho dans le désarroi suicidaire d'une adolescente.
Ce qui serait
mièvre sans ce rayonnement intime du timbre, du mot, et la substance si colorée
de l’accompagnement, même arachnéen. Ruby Hughes a le culot d'enchaîner à Didon,
par un effet d'insistance merveilleux, la plainte
minimaliste qu’Anne Boleyn aurait
écrite, sur un balancement de berceuse, tandis qu'elle attendait sa fin dans la
tour de Londres. Comme on aime souffrir avec elle(s) ! |
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