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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Xavier Bisaro Souverain cultivé, l’empereur Charles IV (1316-1378) contribua grandement au rayonnement de la Bohème et de Prague, ville dont il fonda l'université. Il revenait donc à la Schola Gregoriana Pragensis d'en dresser par le biais du disque un portrait aussi original que profond. Son « Carolus IV » a été constitué avec rigueur et érudition autour de quelques grands thèmes ‑ les relations de Charles IV avec la France, sa quête de reliques, son goût pour la poésie courtoise, les saints qu'il vénérait. Chant grégorien, lectiones (des textes cantillés), cantiones latines et chansons en tchèque, motet de Machaut et autres polyphonies en français : ce kaléidoscope révèle toutes les nuances de l'expression chantée du XIVe siècle, de même que la richesse du monde sonore qui environnait l'empereur.
Prague figurait en effet au
carrefour de routes qui drainaient jusqu'au coeur de l'Europe des influences
venues d'Allemagne comme de France et, en particulier, les répertoires les
plus récents de l’Ars nova. La culture locale n'était pas en reste,
ce que le programme illustre au travers de fragments de l'antique liturgie
slavonne ou d'échantillons du latin tour à tour dévot et facétieux des
étudiants de la ville. Agiles et d'un engagement sans faille, les chantres
dirigés par David Eben se montrent adeptes d'un style pareillement
éclectique. Plutôt convenus dans le plain‑chant, techniquement irréprochable
mais sans la projection vocale qu'y atteignent d'autres ensembles, ils ne
redoutent pas les touches new age apportées par de ponctuelles
improvisations instrumentales ou un esthétisme un peu maniéré gagnant
l'exécution de certaines des oeuvres poétiques. Mais l'enthousiasme qui
fédère le groupe, le soin mis à son enregistrement et l'intelligence du
projet font tomber toute réticence. Quel grand Moyen Age! |
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