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Diapason # 646 (05/2016)
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Ramée 
Ram1403 




Code-barres / Barcode : 4250128514033(ID552)

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jacques Meegen
 

Léon X (1475‑1521), fils de Laurent le Magnifique, est à l'instar de nombreux souverains non seulement grand protecteur des arts mais également musicien lui‑même. La sensibilité particulière du pape Léon ‑ son nom latin, qui se traduit par «  le lion » ‑ à l’égard de la musique inspire à La Morra un tour d’horizon lumineux. On imagine l’oreille du Lion se dressant avec intérêt à l’écoute des merveilles (sacrées ou non) produites par les musiciens de sa chapelle et de sa cour; tandis que l’auditeur se laisse conduire par cette visite sonore guidée. Et quels guides ! Corina Marti et Michal Gondko, rompus à cette période charnière entre Moyen Age et Renaissance, ont orienté leur programme avec la complicité du musicologue Anthony M. Cummings, auteur d’un ouvrage sur ce sujet. La Morra renforce son effectif habituel (clavecin, luth,viole, flûtes) avec cinq voix d’hommes, leur permettant d'explorer le vaste monde des polyphonies d’Isaac, Bruhier, Josquin ou Mouton.


Les timbres droits et sobres des chanteurs, qui se mélangent en une ronde harmonie, servent à la perfection la somptueuse austérité des extraits des rares
Lamentations de Jérémie de Carpentras (le maître de chapelle du pape, dont les oeuvres sont précieusement conservées la bibliothèque vaticane) et de Pisano, chanteur de la chapelle Sixtine: autant de perles dénichées dans une vingtaine de manuscrits et d’imprimés de ce XVIe siècle naissant, parsemées dans l’album par petites touches.
 

La musique instrumentale, spécialité maison du collectif bâlois, n’est pas en reste : vigoureuse dans la danse de Domenico da Piacenza, émouvante à souhait dans la chanson Fortuna disperata ou le motet Ecce video celos apertos, de Nicolaus Craen, sans oublier deux œuvres composées par Léon X (une chanson et un canon imprégnés de style franco‑flamand). Les instruments se marient dans une splendide variété de sonorités, percutantes ou suaves, avec un équilibre minutieux. S’y ajoute une pincée de solos de luth et de clavecin par les deux fondateurs de l'ensemble, juxtaposant la finesse d’un Da Milano à l’énergie presque exubérante d’un Cavazzoni, qui préfigure l'école vénitienne de clavier.

Absolument remarquable, la notice détaille en profondeur les enjeux de ce projet autant historique que musical, véritable invitation au voyage. 
 

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