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Diapason # 648 (07-08/2016)
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Pan Classics 
PC10341



Code-barres / Barcode : 7619990103412

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Luca Dupont-Spirio


Nouveau portrait de castrat, après Carestini par Jaroussky, Senesino par Scholl, Caffarelli par Fagioli... Créateur en 1736‑1737 de rôles handéliens majeurs ‑ Arminio, Giustino et le Demetrio de Berenice ‑, Domenico Annibali fut un des interprètes favoris de Hasse à l'opéra de Dresde, le plus prestigieux de l'époque. Auguste le Fort, prince électeur de Saxe, le soutint, financièrement à travers ses études et ses débuts sur les scènes vénitiennes, avant de l'appeler à sa cour en 1731. La sélection retenue pour cet album nous le présente comme un alto à la tessiture large, maître de différents registres affectifs et de techniques variées, du cantabile aux vocalises pyrotechniques.

Contrairement à nombre de ses collègues, Flavio Ferri‑Benedetti possède une envergure vocale suffisante pour ne pas flotter dans ses habits de castrat. Judicieusement placé en début de programme, « Bellezze adorate » de Ristori révèle un médium moelleux, perméable au mystère comme à la véhémence ; vertus semblables dans le splendide « Vado à morir » d’Arminio, un rien d'imagination en moins. La virtuosité elle-même n'effraie pas notre contre‑ténor, si on en croit l'articulation experte des vocalises dans la première partie d’ « A vostro dispetto » (Ristori): quelle dextérité sur les notes répétées, quels réflexes dans l'enchaînement en marche des motifs!
 

Ce qui pose ici problème n'est pas la technique en soi, mais la tessiture abordée: en‑dessous du ré aigu, tout va bien; passé ce cap, rien n'est sûr, et la justesse comme la qualité de l'expression en sont le plus souvent pour leurs frais. Cette limite est clairement audible dans les gammes ascendantes de « Cosi geloso un angue » (Latilla, peu avant 1') : sur la première, qui s'arrête justement au ré, rien à redire; mais les suivantes, qui renchérissent dans les hauteurs, obligent le chanteur à freiner sans conserver pour autant la séduction du timbre. Cet aigu du registre, très souvent sollicité par les collaborateurs d’Annibali, échappe à Ferri-Benedetti, mettant à nu ses accents les moins gracieux. Gageons que ce dernier saura nous conquérir dans un prochain programme, mieux accordé à son indéniable talent.


 

 

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