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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Luca Dupont-Spirio
Contrairement à nombre de ses
collègues, Flavio Ferri‑Benedetti possède une envergure vocale suffisante
pour ne pas flotter dans ses habits de castrat. Judicieusement placé en
début de programme, « Bellezze adorate » de Ristori révèle un médium
moelleux, perméable au mystère comme à la véhémence ; vertus semblables dans
le splendide « Vado à morir » d’Arminio, un rien d'imagination
en moins. La virtuosité elle-même n'effraie pas notre contre‑ténor, si on en
croit l'articulation experte des vocalises dans la première partie d’ « A
vostro dispetto » (Ristori): quelle dextérité sur les notes répétées,
quels réflexes dans l'enchaînement en marche des motifs!
Ce qui pose ici problème n'est
pas la technique en soi, mais la tessiture abordée: en‑dessous du ré aigu,
tout va bien; passé ce cap, rien
n'est sûr, et la justesse comme la qualité de l'expression en sont le plus
souvent pour leurs frais. Cette limite est clairement audible dans les
gammes ascendantes de « Cosi geloso un angue » (Latilla, peu avant
1') : sur la première, qui s'arrête justement au ré, rien à redire; mais les
suivantes, qui renchérissent dans les hauteurs, obligent le chanteur à
freiner sans conserver pour autant la séduction du timbre. Cet aigu du
registre, très souvent sollicité par les collaborateurs d’Annibali, échappe
à Ferri-Benedetti, mettant à nu ses accents les moins gracieux. Gageons que
ce dernier saura nous conquérir dans un prochain programme, mieux accordé à
son indéniable talent. |
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