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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Luca Dupont‑Spirio
Charpentier (1684),
Desmarest, Lalande, Mondonville et consorts ont vu grand pour leur Te Deum,
actions de grâce avec tambours et trompettes célébrant les bonheurs du Royaume.
Déjà Lully, en 1677, élaborait sur ce texte latin son grand motet le plus
imposant. Mais aucun d'entre eux n'a livré une partition aussi ample qu'Henry
Madin. Natif de Verdun, actif à Meaux, Bourges, Rouen et finalement maître,de
chapelle à Versailles de 1738 à sa mort dix ans plus tard, il nous laisse un
Te Deum de trois quarts d'heure auquel Daniel Cuiller joint son Diligam
Te, régulièrement applaudi au Concert spirituel. Inédite au disque (comme quasiment toute la production de Madin hormis les petits motets enregistrés par Anne‑Catherine Bucher et les deux messes exhumées par Yakovos Pappas), l'oeuvre ressuscitait en concert à la Chapelle royale l'an dernier, sous les micros d'Alpha. Entre une acoustique très réverbérante, qui met en valeur les tutti, et l'exécution impeccable de Stradivaria et des Cris de Paris, le plaisir de la découverte est assuré. Les grands choeurs rayonnent sans froideur ni flottement; dans le Tibi cherubim, les entrées rapprochées sur « incessabili voce proclamant », superposées au motif du « Sanctus » en valeurs longues, permettent d'apprécier aussi bien le génie polyphonique du compositeur que la réalisation magistrale des choristes. Réserve mineure, qui émousse l'enthousiasme sans pour autant le dissiper: on aimerait un rien de tension, d'urgence supplémentaires, dans les pages jubilatoires comme dans les passages méditatifs. Ou encore lorsque la musique se fait dramatique, illustrative: par exemple, dans le « commota est » du Diligam Te, où le tremblement de terre évoqué manque d'ampleur, d'aspérité. Le même caractère d'accomplissement un peu sage parcourt les épisodes solistes et concertants. Beauté des voix ‑ sans que l'éditeur précise qui chante quoi ‑ et des textures instrumentales, mais peu de contrastes dynamiques ou agogiques, et des atmosphères parfois neutres. Dans le « inclinavit caelos » du Diligam Te, la vocalise en duo sur « volavit » ne s'envole pas tout à fait, malgré l'élan que lui donnent la haute‑contre et la basse. Avec le Blanchard venu de Montaubon ... et le Mondonville arrivé de Budapest (Diapason découverte, cf no 648), une contribution réjouissante à la discographie du grand motet après Lalande. |
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