Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Philippe Ramin Quittant un instant sa baguette de chef, Bruno Procopio revient à son instrument et se concentre sur six sonates résumant les recherches de Carl Philipp Emanuel Bach au début des années 1740. Leur modernité, par la forme autant que l'expression, échappe aux classifications simplificatrices de l'histoire de la musique: non, ce langage n'est pas celui d'une époque « de transition », il n'appartient pas plus à son époque (la multiplicité des thèmes et l'usage imprévisible des nuances sont étrangers au milieu du siècle) qu'il ne conduit vers une autre.
Cette indépendance aventureuse de Carl Philipp, Mahan Esfahani l’avait habilement magnifiée dans on enregistrement du même recueil pour Hyperion, sur une belle copie d'instrument allemand (Diapason d'or, cf. no 624). Avec un clavecin français élégant et solaire, la tâche est moins évidente, même si Procopio se montre très attentif à la structure de chaque mouvement et cherche l’allure la plus appropriée à chaque âge. Sa virtuosité se coule dans un geste musical toujours conduit et précis ‑ le Moderato initial de la sonate en la mineur est ainsi une belle réussite. D'autres mouvements de facture plus étranges peinent à sortir d'une approche scarlattienne (Vivace de la sonate en mi mineur), ou à trouver leur dimension orchestrale (même sonate, AIlegro).
C'est dans les mouvements lents que l'écart se creuse entre les deux interprètes. Procopio se repose sur les belles résonances de l'instrument sans explorer les tensions du discours, c'est très agréable mais peu incarné. Cette élégance univoque est sans doute induite par la placidité d'un instrument plus adapté à Rameau.
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |