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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Philippe Ramin Pièces d’Antoine, le père ? De Jean‑Baptiste, le fils ? La double édition en miroir de 1747 (un Livre de cinq Suites pour viole, son reflet pour clavecin) est‑elle vraiment la (géniale) transcription par Jean‑Baptiste des oeuvres majeures d’Antoine ? Ou le fils règle-t‑il ses comptes, deux ans après . la mort d'un père colérique et sanguin, en lui attribuant des compositions de son cru ? Hypothèse séduisante. Quoi qu'il en soit, la quarantaine de pièces offrait un chant du cygne à la basse de viole déclinante (sous le nouveau soleil du violoncelle). Cygne ardent et fier, sensuel et grand seigneur dans les gravures de Savall (Astrée) ou Pandolfo (Glossa), mais très excité sous l'archet de Vittorio Ghielmi. Cette fois, nous suivons avec peine le violiste aventureux, toujours prompt à remettre en cause les habitudes de jeu et à expérimenter des pistes très personnelles dans la technique de l'instrument autant que dans l'expression.
Visiblement inspiré par le
caractère fantasque et irascible que l'Histoire prête à Antoine Forqueray,
Ghielmi agite avec application La Bouron tout en se démarquant
nettement de la placidité mesurée de ses partenaires. Les options de tempo
et de phrasé, intéressantes et originales, montrent le désir de prendre
l'écriture à rebrousse‑poil. La robuste Clément est contredite par le
contrepoint charmant du luth, la Marella sautille, le Carillon de
Passy gentiment chanté renonce au pouvoir hypnotique de l'ostinato :
passé le choc de l'idée nouvelle, l'ennui prend vite le dessus. Ghielmi et ses complices ajoutent les trois Pièces à trois violes manuscrites de Forqueray père, exemples d'un style encore héritier de Marais, ainsi qu'une aimable Musette à la manière de Couperin, d'attribution discutée. Le jeu très fusionnel des deux gambistes donne une intensité expressive aux riches harmonies de l'Allemande et de la Sarabande, instants les plus précieux de l'album.
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