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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Roger‑Claude Travers Cet ambitieux récital se penche sur les concertos bradés à Vienne en 1741 au comte Collalto par un Vivaldi aux abois, un mois avant sa mort misérable. De haute virtuosité et presque tous composés dans sa maturité tardive (à l’exception du RV 286 de 1725 et du RV 1289 un peu postérieur), ils forment la quintessence de son style ultime, lequel, comme Janus, présente deux faces. La solaire, illustrée par les RV 367 et 390, se reconnaît à ses tutti développés sur plusieurs thèmes contrastés qui encadrent de longs passages mélodiques du violon, L’autre, sa part d’ombre, habite les RV 273 et 291, où les ritournelles allégées structurent à peine les interventions solistes au discours morcelé et presque athématique. Un Carmignola y excelle. On imaginait mal Biondi pour les défendre. Le voici pourtant à l'oeuvre, après une impressionnante évolution stylistique. Le contrôle démonstratif sur chaque élément de l'interprétation ne semble plus l'obséder. Sa vision orchestrale apparaît plus détendue, les moments d’emphase dans ses solos ne sont jamais prétexte au délire. Le lâcher prise, enfin !, où le violon, très personnel, reste poétique dans les mouvements vifs (RV 390, d’un chic parfait), comme dans l’Allegro initial du RV 273, où Europa Galante entretient des échanges équilibrés avec son mentor. Le Largo hypnotique du même concerto, comme l’Andante ma poco du RV 367, sensible et tendre, ou l'humilité du Largo du RV 189, sont des moments de sincérité dont Biondi nous priva longtemps. Dans l’Allegro final du RV 273, à peine susurré, la tentation de l’effet sophistiqué se dissipe subito. Quel parcours, depuis cet enregistrement de 1988 chez Tactus, où le jeune virtuose se lançait à la conquête de Vivaldi (en compagnie d'Alessandrini et Onofri, débutants eux aussi), avec le Concerto RV 367 ! Il le revisite aujourd'hui, mieux articulé, mieux phrasé, riche d'une maturité stylistique de presque trente ans.
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