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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Luca
Dupont‑Spirio Le parcours de Domenico Gizzi justifie bien ce disque à la présentation soignée et éloquente. Napolitain d'origine, le « star castrato » ‑ selon la formule du sous‑titre ‑ parcourut toute la péninsule italienne, côtoyant les personnages les plus éminents de son époque, de Jacques Stuart à Christine de Suède, en passant par les cardinaux Ottoboni et Pamphili. Ses partenaires parmi les compositeurs furent Scarlatti, Vinci, Porpora, mais aussi les moins célèbres Sarro, Feo ou Costanzi. Si le programme choisi ne présente pas que des pépites, on retiendra en particulier les extraits de Didone abbandonata de Vinci et L’Etearco de Bononcini. La limite du projet tient aux interprètes eux‑mêmes, dont les accents restent assez tièdes dans ce répertoire incandescent. La voix de Roberta Invernizzi affiche sa fraîcheur et sa brillance habituelles, mais peine à convaincre dans les pas d'un castrat dont on imagine l'émission autrement plus puissante. Même en assumant le décalage historique et l'impossibilité – outre l’intérêt ‑ d'une reconstitution, le parti pris demeure trop confortable pour un style aussi extravagant, et certains traits dans l'aigu semblent dépasser techniquement la soprano.
Autour d'elle, les Turchini ne transmettent pas davantage la fièvre propre à l'opera seria. Malgré la vitalité et le charme qui caractérisent leur jeu, on pense plutôt à la véhémence racée d'un Sammartini qu’au désordre des passions. Là encore, l'argument d'un choix esthétique parait insuffisant, surtout à l'heure où les ensembles spécialisés gagnent sans cesse en flexibilité, à l'instar des Ambassadeurs, des Barocchisti ou d'Armonia Atenea.
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