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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Ivan A. Alexandre
La Forest enchantée fut d’abord
en 1754, un ballet pantomime, sorte d’opéra muet destinée par Nicolas
Servan, dit Servandoni, à la Salle des machines des Tuileries, près du salon
où résidait le Concert spirituel. Mais Geminiani, dont le public
applaudissait les Concerti grossi dans la salle voisine, échoua dans
un théâtre démesuré conçu pour le seul spectacle, quasi contre la musique.
Lors de sa publication deux ans plus tard, l'oeuvre n'était donc plus un
drame sans parole en cinq actes. Il s'agissait d'une longue Suite en deux
parties, poème symphonique avant la lettre, « Composition instrumentale
exprimant les mêmes idées que le poème du Tasse » (La Jérusalem délivrée,
roman « baroque » par excellence). Oeuvre somme où se croisent tous les
idiomes, toutes les théories, tous les havres de Geminiani, virtuose toscan
proche de Handel à Londres, plus tard hôte régulier de Paris, et mort à
Dublin en 1762 ‑ affecté, dit‑on, par le vol d'un de ses manuscrits.
En préambule, la Follia de
Corelli orchestrée par Geminiani affirme ses contrastes dans le style « made
in Freiburg » familier de la Konzerteisterin. Et, entre les deux
parties de la pantomime, la soprano américaine Robin Johannsen affronte la
cantate romaine de Handel Dietro l’orme fugaci dont nous allons
justement apercevoir l'héroïne, Armide abandonnée par Renaud, chez
Geminiani. Voix saine, émission droite, lecture honnête d'une page dont il
est permis d'attendre à la fois plus de chair et plus de mystère. Mais
l’essentiel est ailleurs. Pour cette pièce maîtresse de l'orchestre XVIIIe
qu'a toujours été The Enchanted Forrest, demandez les Passions de
l’âme, excellente adresse. |
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