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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Ivan A. Alexandre Laurence Cummings a bien fait de récidiver. Hors l’édition « originale » de 1748, son premier Joshua, pour la marque Somm il y a sept ans, avait mauvaise mine. Plus étoffé, l'orchestre du Festival de Göttingen écrase le triste London Handel Orchestra, et si le Choeur de la NDR ne peut rivaliser avec les meilleures phalanges britanniques, l'intonation ne ruine pas les pages étincelantes comme celui de 2008. Mais les progrès touchent d'abord le plateau. Plus marâtre que jeune capitaine, Renata Pokupic n'en réussit pas moins son « Place danger around me » à l'acte III. Ferme et agile, Anna Dennis reste trop extérieure, trop church treble, pour saisir le caractère d’Aksah, mais tient la soirée sans faillir. Magnifique Caleb de Tobias Berndt, à qui ne manque qu'un anglais plus... anglais. Et Josué carrément superbe de Kenneth Tarver, certes plus mozartien et onctueux qu’héroïque, mais d'une clarté dans le verbe comme dans la ligne, dans la vocalise comme dans l'expression, qui l'imposent à l'égal de ses prédécesseurs John Mark Ainsley (chez Robert King), James Gilchrist (chez Peter Neumann) ou John Aler (chez Rudolph Palmer).
Et puis,
n'est‑il pas heureux de voir les oratorios « guerriers » de Handel renaître
après le long silence auquel les réduisait l'exhumation mensuelle des opéras
italiens ? Composé dans la fièvre patriote qui suivit la chute du prétendant
Stuart en 1746, Joshua, comme Judas Maccabaeus, faisait
autrefois l'honneur ‑ et le bonheur ‑ des sociétés chorales. Le mélomane
peace and love a renié ces hymnes trop pompeux. Quels trésors
d'imagination enveloppent pourtant le fracas des murs de Jéricho, la
rencontre des astres au firmament, l'ardeur juvénile d’Aksah, la rage
biblique de Josué, la tendresse même qui gagne ces âmes cuirassées ! Si
Laurence Cummings, saisi sur le vif (comme en 2008) le 29 mai dernier à
Göttingen, garde ses distances et vise plutôt l'oreille que le coeur, au
moins confirme‑t‑il notre soupçon : Joshua vaut bien mieux que sa
réputation. |
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