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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Roger‑Claude Travers Le nouvel Estro armonico de Federico Guglielmo ‑ c'est son troisième ! ‑ arrive mal à propos. Comment s'imposer quelques semaines après le triomphe de Rachel Podger (Diapason d'or, cf no 634) ? Atout préliminaire, la récente partition critique de Talbot est scrupuleusement suivie. L’agencement ésotérique des douze concertos en deux groupes (nos 10, 1, 5, 7, 8, 4 / nos 9, 2, 12, 6, 11, 3) déroute et attise les oreilles formatées à l'ordre original. Mais la divine surprise vient de la conception entièrement nouvelle que Federico Guglielmo se fait de l'Opus 3. Il s'affranchit enfin de tout mentor. De son père Giovanni et du frac qu'il portait il y trente ans avec les Solisti Italiani, comme de Christopher Hogwood, dont le continuo envahissant vampirisait les lignes d'archets dans la version de l'ensemble vénitien parue en 2002 chez Chandos. La fraîcheur du discours interpelle d'emblée, avec une gourmandise pour les belles sonorités et le désir de s'affranchir du carcan de l'écrit. Le fruit savoureux d'une très grande expérience de la partition. L’Arte dell'Arco n'a plus rien à prouver. Son plaisir à jouer devient le nôtre à l'écoute de ces archets vifs et légers. Les concertos pour deux et quatre violons sont particulièrement réussis. Observez par exemple, dans l'Allegro final du nº 5 ‑ une vraie danse, comme avec Podger ‑ le vertigineux affrontement entre les deux violons bien différenciés.
Les tempos avancent naturellement, et la ligne d'orgue couplée aux digressions raffinées du théorbe ne manque pas d'élégance. Le Largo e spiritoso du nº 8, moment de relâchement sensuel, poétique et vagabond, témoigne de la maturation heureuse d'un ensemble que l'on pensait trop bien connaître.
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