Texte paru dans: / Appeared in: Ondine |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie Bigorie Florence Malgoire et Les Dominos nous ont offerts il y a quelques mois une version à la fois spirituelle et flamboyante du chef‑d'oeuvre de Biber, due notamment à un continuo enrichi. On retrouve ici un format plus standard de trois instrumentistes avec violone, orgue/clavecin et luth/guitare. Sirkka-Liisa Kakkinen‑Pilch (qui fut longtemps premier violon du Collegium vocal de Gand) impose un style revêche parfois, lumineux souvent, mais toujours attaché à faire ressortir l'aspect descriptif de l'écriture. Les triolets ravageurs de la Crucifixion, Le Couronnement d'épines avec les moqueries des soldats comme le carillon de La Résurrection sont rendus avec un réel talent de conteuse. La technique pointue trouve aussi à s'épanouir dans les batteries serrées de doubles cordes et les trilles envahissant de la 13ème Sonate. Dommage que ses camarades semblent si en retrait, la soliste semblant seule porter sur ses épaules les nombreuses ruptures de ton, à l'exception d'une avant‑dernière Sonate (Le Couronnement de Marie) très suggestive à la guitare qui évoque La Ritirata di Madrid de Boccherini. Un Certain classicisme corellien, dont l'ornementation maigre gomme l'aspect tourmenté de l'écriture, s'installe d'ailleurs vite dans les premières plages du disque (L'Annonciation, La Visitation, La Naissance du Christ) aux dépens des fresques baroques à venir. Malgré ces réserves et une certaine uniformité des couleurs au violon solo, on tient là une interprétation engagée et méritoire qui s'incline cependant devant les versions Malgoire (Psalmus), Bismuth (Zig‑Zag Territoires) et Goebel (DG). | |
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