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Diapason # 658 (06/2017)
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Hyperion 
CDA68170



Code-barres / Barcode : 0034571281704

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jacques Meegens

 

Musique « pour » la guerre de Cent Ans, ou « du temps » de la guerre de Cent Ans ? Une différence de taille. La première catégorie garantit la solidité du programme et transporte l'auditeur au XVe siècle, en lui présentant des oeuvres directement liées aux personnages et événements histori-ques ‑ telles que Anglia tibi turbidas «(Angleterre, toi qui es troublée, espère la lumière après les ténèbres ») ou le célèbre Agincourt Carol, relatant la bataille d’Azincourt. La seconde s'éloigne du thème sous couvert d'une mise en contexte: près de la moitié des pièces ont pour sujet les saints patrons de l’Angleterre, Thomas Becket et Edmund.

La contextualisation est d'autant plus appréciable que des parallèles existent entre les protecteurs spirituels du royaume et ses souverains temporels, figures primordiales de la guerre de Cent Ans. Reste que la dissonance entre le titre particulièrement vendeur du disque et son contenu risque de refroidir une partie des mélomanes alléchés.

Le vénérable Binchois Consort s'écarte donc des grands classiques du XVe siècle qui ont bâti sa réputation, et présente des musiques originales et pour la plupart inédites. Pas d'originalité en revanche dans ses choix esthétiques. La sobriété prévaut, et les béatitudes planantes profitent des timbres fusionnés de l'ensemble anglais, entièrement masculin. La superbe Messe Da gaudiorum premia de Dunstable, parfaitement réalisée, reste prisonnière d'une demi‑teinte agréable. Et bien préférable au vibrato systématique qui prend le relais dès que les chanteurs sortent de leur réserve: conjugué aux accents guerriers de l’Agincourt Carol, il donne l'image d'un Moyen Age mal dégrossi; bien éloigné de la finesse d'écriture d'un motet Opem nobis, o Thoma/Salve, Thoma (Pastor cesus). En outre, l'absence de réflexion sur la musica ficta (les altérations accidentelles omises des manuscrits médiévaux, que les musiciens doivent savoir ajouter), flagrante dans Anglia tibi turbidas, est le talon d’Achille de leur démarche.

 

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