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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Philippe Ramin Consacré à des pages pour violon seul (et deux violons dans la délicieuse Suite Gulliver de Telemann), l'album présente trois transcriptions de haute volée, d'après Tartini et Bach. Onofri illustre, dans la Toccata en ré mineur, l'hypothèse du musicologue Peter Williams, qui avait déduit de certaines particularités de l'écriture pour orgue une version primitive perdue pour archet. Contrairement à la plupart des reconstructions antérieures, l'ancien soliste du Giardino Armonico conserve la tonalité originale, ce qui en rend l'exécution difficile mais permet des résonances plus riches.
Dans les pièces de Tartini, il reprend les éléments essentiels de la ligne de basse qu'il inscrit dans un jeu polyphonique. La Didone abbandonata est une page extraordinaire inspirée d'un poème de Métastase, dont elle suit la structure dramatique. La belle prise de parole, très subtilement phrasée, trouve un rythme organique fascinant dans le nécessaire effort de réalisation des accords dont l'urgence est évidemment inédite. Le contraste entre le Lamento initial et la révolte de l’Allegro est saisissant, le mouvement final une belle réussite ‑ des éclairs troublent le chant apaisé.
La Passacaille de Biber
gagne une lumière italienne rarement entendue. La virtuosité y est, comme
toujours chez Onofri, traitée avec une détente souveraine, indissociable
d'un geste vocal. La Lilliputsche Chaconne de la Suite Gulliver,
ridiculement rapide et courte (vingt‑sept,secondes !) est
un des joyaux
de l'album. On découvre avec ravissement que les fantaisies de Telemann
contiennent des trésors expressifs, des questionnements singuliers d'où une
certaine profondeur n'est jamais absente. La technique féline de l'artiste
est un sujet permanent d'étonnement, qui n'a d'égale que son aisance à
communiquer l'émotion. Du grand art. |
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