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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Jérémie
Bigorie Ses pièces, sonates et autres divertissements où s’épand un goût prononcé pour la bergerie ont tôt fait de classer Joseph Bodin de Boismortier sous la bannière des musiciens aimables, c’est-à-dire de second ordre. Ajoutez un catalogue à l’abondance suspecte et il n’en fallait pas plus pour le remiser sous le boisseau. L’air magnifique Pleurez mes yeux qui ouvre ce disque, chanté par la voix feutrée de Stéphane Van Dyck, atteint pourtant au grand art. La Suite n° 2 en sol majeur quitte l’intimité du boudoir pour planter un décor idéalisé qui ne bougera plus : celui de l’Arcadie, où évolue son cortège de bergers et bergères qui ne tardent pas à se concilier les charmes de la danse. Ce n’est pas le moindre mérite des musiciens que de donner à voir (à entendre ?) les passe-pieds bondissants et les jarrets légers. Quels plaisirs attendent le mélomane pour peu que les interprètes, comme c’est ici le cas, y introduisent un surcroît de fantaisie et d’invention, y favorisent l’esprit plutôt que la lettre. S’autorisent-ils un ajout d’instrument, c’est pour souligner davantage un contre-chant. Les incursions du théorbe? C’est pour assurer le remplissage polyphonique, quand on ne confie pas à la flûte ce qui était dévolu au départ à la musette ; où l’on constate que cette musique vouée aux « menus-plaisirs » de l’aristocratie se révèle un modèle de démocratie pour les interprètes... Si, reconnaissons-le, la musette accapare un peu trop les oreilles lors de ses interventions, il faut saluer la flûte gracile de Catherine Daron dans la Suite en sol mineur, jouée ici en solo. À condition de ne pas lui demander plus qu’elle ne peut offrir, voici de la fort jolie musique, finement servie. | |
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