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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Jérémie
Bigorie À l’exception du (trop) célèbre Canon, les brumes de l’oubli se sont agglutinées sur l’oeuvre de Pachelbel, l’un des plus dignes représentants de l’école de l’Allemagne du sud. Puisque « un ciel si sombre ne s’éclaircit pas sans orage » (Shakespeare), l’on sait gré à Amandine Beyer et ses Incogniti de le faire éclater. S’y dévoile le recueil Musikalische Ergötzung (Plaisir musical) qui comprend six suites pour deux violons (avec usage de la scordatura) et basse continue. Polyglotte des sons, Pachelbel y cultive à sa manière « les goûts réunis » de notre Couperin, en mélangeant les styles français, italien, et allemand. Pour cadencer le tout, des airs profanes, dont Orage d’avril, où s’invitent accents rustiques et célébrations diverses, attestent de son influence sur la génération suivante, à laquelle appartient Johann Sebastian Bach. La fermeté des idées, soutenue par une grande richesse contrapuntique, n’empêche pas ces mouvements de danses de s’avancer avec leur luxe d’ornements si bien restitué par la violoniste. A l’image d’un ciel changeant d’avril, les plages varient les climats, passant de la gaîté incoercible d’une gigue à la grâce d’une sarabande qui chante avec ingénuité en sa mélancolie grise. La prise de son, superlative, donne à entendre la cohésion des pupitres, notamment à travers l’enlacement des deux violons et les commentaires fondus de l’orgue. Dans la notice, Amandine Bayer ne fait pas mystère du plaisir qu’elle a pris à interpréter cette musique en la reliant à l’imaginaire pictural d’un Brueghel et d’un Vermeer ; on y adjoindra Rembrandt pour les séduisants jeux d’ombre et de lumière. | |
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