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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Luca
Dupont-Spirio La moisson annuelle des musiques de Carême permet de découvrir Alessandro Della Ciaia, aristocrate siennois et musicien amateur qui composa essentiellement pour l’Église et ses proches. Ses Lamentations pour voix seule, publiées en 1650, auraient été écrites pour des parentes religieuses des couvents de Sienne. C’est donc d’un foyer peu connu et relativement marginal, malgré la proximité de Florence, que sont issues ces oeuvres. Pour autant, on peine à leur trouver l’originalité dont les crédite le livret. Audaces harmoniques, dissonances, chromatisme: de tels procédés n’interviennent que de manière clairsemée au fil du recueil, qui présente surtout un langage simple et une ligne vocale suave, malgré des vocalises un peu bavardes, ainsi que des cadences typiques mais savoureuses. On retiendra tout de même la modulation quasi straussienne sur « iniquitates eorum » dans l’Oratione du Samedi saint. « L’oeuvre est conçue pour une interprète [...] possédant une qualité dramatique lui permettant de déclamer des phrases avec force et une technique capable de faire jaillir une pluie de mélismes éblouissants », nous dit encore le livret. On peut donc demander sans malice ce qui a poussé Roberta Invernizzi à l’enregistrer. Le souffle court, la chanteuse produit des phrasés plats et contre-intuitifs, sans direction apparente, peinant en outre à déployer les contrastes d’intensité et les effets virtuoses qui nous révéleraient l’esprit de cette musique. On préfère sans hésiter les pièces jouées, entre les lamentations, à l’archiluth par Franco Pavan : elles se souviennent que Alessandro de Della Ciaia touchait avec talent les instruments à cordes pincées.
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