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Analyste:
Luca Dupont-Spirio
Après des interprétations très remarquées des polyphonies de Gesualdo (Choc de
Classica) et de Marenzio, on attendait beaucoup de ce premier album Monteverdi.
A un enregistrement d'un des huit livres constitués, La Compagnia del Madrigale
a préféré un programme original d'adaptations sacrées d'oeuvres profanes.
Rarement dues à Monteverdi, ces contrafacta où des textes latins remplacent des
polyphonies initialement italiennes, proviennent à la fois d'éditions d'époque
et d'hypothèses musicologiques suggérées par la correspondance. Ainsi, le Pianto
della Madonna, célèbre transposition par le compositeur de son propre Lamento d'Arianna,
n'est pas donné dans sa version monodique habituelle, tirée de la Selva morale e
spirituale. S'appuyant sur une lettre du moine poète Grillo, les interprètes ont
ajusté eux-mêmes le texte latin à la partition polyphonique du Lamento, telle
que publiée dans le Sixième livre de madrigaux, expérience déjà menée par
Anthony Rooley à la tête du Consort of Musicke (L'Oiseau-Lyre). L'essentiel du
programme est dû à deux auteurs, Aquilino Coppini et Giulio Cesare Bianchi. Le
premier est l'arrangeur de nombreux contrafacta publiés en trois volumes sous le
titre Musica tolta da i madrigali di Claudio Monteverde e fatta spirituale
(1607-1609). Le second, élève de Monteverdi à Mantoue, invoque ou cite
abondamment son maître dans son Libro primo de motetti (1620). D'un bout à
l'autre de ce passionnant ensemble, les équilibres, les accents, le mouvement
précis de La Compagnia del Madrigale situent ses chanteurs au premier rang de
l'interprétation montéverdienne, et appellent une visite des madrigaux qui,
espérons-le, ne sauraient tarder.