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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Luca
Dupont-Spirio On avait quitté les musiciens de l’Escadron Volant sur leur victoire au concours international du Val de Loire présidé par William Christie. Un an plus tard, le jeune ensemble confirme sa place de premier plan au sein de sa génération, avec ce programme de lamentations napolitaines pour la Semaine Sainte. Une discipline expressive qui confinait parfois à la froideur s’est transformée en connivence naturelle, et les idées musicales trouvent ici leur plein épanouissement. Évolution heureuse, car à l’évidence l’interprétation est très pensée. Point de fulgurances ni de postures, mais un mouvement souple et précis, des dynamiques calculées, des transitions évidentes. L’intimité des musiciens entre eux assure la cohésion de l’ensemble et donne sa respiration à une trame bien rodée. Le choix du programme est judicieux, au sein d’un corpus parfois redondant : trois Notturni signés respectivement Cristofaro Caresana, Gaetano Veneziano et Alessandro Scarlatti, complétés par deux Sinfonie de ce dernier. L’expression déliée, la technique assûrée d’Eugénie Lefebvre rendent justice à ce répertoire souvent investi par des chanteurs trop limités. Dans un registre d’intensité contenue, la jeune soprano française parvient à faire ressortir à la fois la beauté de son timbre et la variété de tempéraments appelée par le texte comme par la partition. Les pages instrumentales bénéficient des mêmes qualités. Au-delà de ces pièces chambristes et méconnues, quel chemin choisira désormais l’ensemble pour s’imposer sur la scène baroque ? Des oeuvres plus célèbres ? L’opéra en grand effectif ? On a hâte de le savoir.
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