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Diapason # 645 (04/2016)
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Challenge Classics
CC72264



Code-barres / Barcode : 0608917226423

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Analyste: Xavier Bisaro

À quelques encablures de Leipzig, l'orgue de Lengefeld est représentatif de ces instruments de taille moyenne qui firent les beaux jours des organistes saxons au XVIlle siècle Il a inspiré à Ton Koopman un récital qui agrège à un noyau de pièces de Bach quelques pages de ses contemporains Homilius (un élève et Walther. Des timbres racés et généreux servis par une prise de son soignée ‑ n'ignorant aucun bruit mécanique ‑ ne suffisent malheureuse ment pas à atténuer l'impression d'un ennui poli dans le style galant.. L’élan sonne un peu creux dans les oeuvres concertantes, et le jeu vacille dans les plus savantes (Vater unser BVW682 flottant sur une basse erratique). Peu suspect d'impersonnalité, Koopman paraît pour une fois naviguer entre instinct et routine.

Mais la présence dans ce même orgue de jeux remontant à une époque plus ancienne a retenu son attention, d'où l'élargissement du projet à Sweelinck et Buxtehude. Au contact de ces compositeurs qu'il sert fidèlement depuis le commencement de sa carrière Koopman cesse les bavardages. La Fantasia en ré de Sweelinck est me née d'un trait, magnifiée par une énergie sans faille qui révèle, étage après étage, un invraisemblable édifice polyphonique. Dans un autre genre, l'aimable Chaconne en ré de Pachelbel et la Passacaglia BVW582 de Bach bénéficient d'une même franchise d'intention et de ton : un seul jeu pour l'une, le plenum en continu pour l'autre, mais un résultat également intense pour ces pièces donnant l'impression de s'inventer hic et nunc, sans jamais se laisser déborder par les habitudes parfois envahissantes de l'interprète.

Si Koopman passe pour un marathonien ayant tout enregistré depuis les tablatures anonymes de la fin du Moyen Age jusqu'à Schubert, un tel disque, aussi inégal qu'attachant, résume les affinités électives de sa personnalité musicale.

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