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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Paul de Louit Une autre couverture nous a déjà fait le coup de la « petite fiancée de Bach ». C'était il y a un an, dans la même robe de dentelle blanche, col Berthe noir en moins. Là, Beatrice Berrut (Aparté, cf no 633) en pleine montagne, debout sur un banc ; ici, Aurelia Shimkus devant son piano. D'un disque à l'autre et de la blonde à la brune, même vocabulaire mystique: la jeune Lituanienne voit la musique de Bach comme « de l'au‑delà » (jenseitig). Elle ne dit pas: mon disque, mon programme, mais « ma prière ».
Cette prière‑là est d'un sentimentalisme appuyé, qui sent la guimauve et le roudoudou. Une pédale déjà généreuse est encore enveloppée de l'acoustique d'une ex‑église (aujourd'hui centre culturel) de Wuppertal. Tout est un peu noyé, les forte sont durs. Le cor de postillon sonne « le départ du frère bien‑aimé » : humour verboten. Pauvre Capriccio: les rythmes grimacent, le lamento en passacaille est surchargé d'une polyphonie parfois bien exotique, chaque ornement sans exception fait l’objet d'un petit coup de boutoir qui casse sans merci le fil du discours. Dans les arrangements de Busoni, une belle mise en valeur du contrepoint dans des chorals au toucher profond, s'efface derrière la débauche de brutalités et de maniérismes de « la » Toccata et fugue. Quant au B.A.C.H de Liszt, sa redoutable seconde version pour piano (1877) s'avère ambitieuse pour un premier disque. Les triolets de doubles, comme le passage marziale en rythmes pointés, cafouillent et les points d'appuis sont tous exagérés. « L'homme n'est ni ange in bête, disait Pascal ; et le malheur veut que qui veut faire l'ange... »
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