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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Sophie Roughol Heinichen devrait être prescrit en intraveineuse... On le sait depuis qu'en 1993 Reinhard Goebel révéla chez Archiv des concertos multicolores écrits pour l'orchestre de Dresde (récoltant un best‑seller). Carus et Berlin Classics ont pris le relais pour la musique religieuse (sous la direction de Hans-Christoph Rademann notamment), et Accent s'y met. Dans la « Florence de l'Elbe », au service du Prince‑Electeur, Heinichen, ex‑cantor de Saint-Thomas de Leipzig, tire profit de ses six années italiennes bercées par Vivaldi ou Veracini. Étoile filante terrassée par la tuberculose douze ans plus tard, il y côtoie une constellation de talents, Hasse, Zelenka, Veracini, Quantz et autre Pisendel, et codirige le premier orchestre d'Europe.
Dans ces cantates arcadiennes, les instruments volent la vedette aux voix, virevoltant en flammèches ludiques et virtuoses. Le jeu des timbres (hautbois, flûtes douces, basson, violons) distille l'euphorie, comme dans La bella fiamma, où l'alto chemine avec un théorbe obligé et la basse continue. Dans l'ample Se mai Tirsi, mio bene, dialogue de Tirsi et Clori, la première aria de soprano fait l'économie des altos pour s'assurer une belle transparence sur le velours des basses. La Batzdorfer Hofkapelle, enthousiaste, s'offre encore deux concertos à ritournelles vivaldiennes pour hautbois (Xenia Löffler) et violon (Daniel Deuter). Face à tant d'assurance orchestrale, les voix ne peuvent cacher leur fragilité. Le fade Terry Wey ornemente avec prudence, et Marie Friederike Schöder ‑ timbre charmant, conviction certaine (la justesse l'est un peu moins) – négocie les coloratures de l'aria « Vanne lunge si » de la cantate Lascia di tormentarmi sans les vaincre. Il nous presse déjà de retrouver ces oeuvres de premier plan dans des gosiers de premier choix.
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