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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Sophie Roughol Leipzig un siècle avant Bach : Schein est, entre 1616 et 1630, Cantor de Saint Thomas et Saint Nicolas. A ce titre, il dirige et compose pour les Stadtpfeifer, musiciens professionnels municipaux. C'est à eux autant qu'à Schein que Lambert Colson, jeune virtuose du cornet, dédie le premier disque de son ensemble InAlto.
Les deux cornets, les trois sacqueboutes et la dulciane entament le dialogue avec Marc Meisel, sur l'orgue Renaissance exceptionnel du château de Gottorf Un Corollarium (alla Gabrieli) de 1615 et une Suite extraite du Banchetto musicale de 1617 répondent à deux pièces plus tardives d'un Stadtpfeifer trompettiste, Gottfried Reiche, dont Bach utilisera le talent exceptionnel. Quelques pages de Krieger, Heinrich Bach et Scheidemann permettent d'apprécier les couleurs de l'orgue en solo, dans une acoustique inhabituellement mate qui met le grain de chaque registre à nu ‑ une splendeur.
« Ce répertoire s'épanouit dans l'humilité » nous assure Lambert Colson. Côté voix, « épanouissement » n'est pas le mot qui vient à l'esprit. Mais la délicatesse avec laquelle les deux sopranos et le ténor coulent leurs lignes entre celles des sacqueboutes, dans le motet funèbre à six qui donne son titre au disque, témoigne d'un travail chambriste accompli (les intonations sont habilement modelées sur l'accord de l'orgue). Trois duos glanés dans l'Opella nova de 1626 (Exaudiat Te Dominus avec ses chromatismes suaves et inattendus sur un tel texte, Mach dich auf werde Licht et le lumineux Herr Christ, der einig Gottes Sohn) trahissent plus d'une fois les limites vocales des sopranos, mais témoignent aussi d'un sens tranquille du dialogue. Les registrations colorées de Marc Meisel, joliment variées pour soutenir les voix et amplifier la ligne du basson, nous consolent des sempiternels orgues positifs sans couleurs ‑ pour lesquels Jacques Merlet avait une formule parfaite : orgues « négatifs ».
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