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Glossa |
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Appréciation d'ensemble: (3/5) |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Jérémie
Bigorie Les Fêtes de Polymnie (1745) scellent la rencontre de Rameau avec Louis de Cahusac. Bien qu’adoptant la coupe traditionnelle de l'opéra‑ballet en un prologue et trois entrées, ce ballet‑héroïque se singularise par la présence de personnages historiques ‑ une particularité du genre que l'on retrouve dans Les Indes galantes et Le Temple de la Gloire ‑, ainsi que de la symbolique maçonnique chère à l'auteur. Mais ce n'est pas tout: le librettiste fait habilement couler son ruisseau de phrases dans le grand fleuve musical du génie ramiste en ménageant les effets pittoresques de machinerie, sans que le chant ou la danse n'aient à en pâtir. Le résultat est un pur enchantement (surtout le Prologue et la scène de chasse ‑ les cors sont à la fête ! ‑ de la Troisième Entrée) qui égale, sinon surclasse les Fêtes de l’Hymen et de l’Amour récemment recréées par Hervé Niquet (« Choc », cf Classica no 168). L’équipe franco‑hongroise ici à l'oeuvre est au diapason, style et diction inclus; bravo au Purcell Choir ! Habile à enlever les gigues et chaconnes comme à suspendre au vol les adagios, György Vashegyi doit hélas composer avec un continuo aux sonorités astringentes qui vampirise les vents.
En outre, l'acoustique procure la sensation d'une grande salle vide et froide. Côté voix, si le mezzo‑soprano pulpeux de Véronique Gens et la toujours impeccable Emöke Baráth font assaut de splendeur, la tessiture de Mathias Vidal est souvent mise en péril, l'aigu d'Aurélia Leguay non exempt de stridences. Davantage de soin dans les réalisations techniques et artistiques aurait conféré à cette géniale partition tout l'éclat qu'elle réclame.
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