Texte paru dans: / Appeared in:
Erato 2564621939 |
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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Stéphane
Friédérich Avouons‑le d'emblée: ce disque est une petite déception. Est‑ce parce que nous attendions « trop » d'un pianiste tel qu'Anderszewski dont les Schumann, Beethoven et Szymanowski, notamment, ont tant séduit ? À l'évidence, le pianiste est à l'aise dans Bach ‑ confortablement installé devrait‑on écrire ‑, jouant d'un toucher élégant, fluide, construisant imparablement la structure des trois Suites anglaises. Pourtant, ce que l'on redoute dès le début de l'écoute se produit : l'uniformité de l'interprétation. Le toucher perlé, légèrement nimbé, comme corseté dans une dynamique restreinte finit par lasser. « L’objet » est beau, d'une plastique suave (sarabandes) et d'une liberté non moins appréciable dans les danses rapides comme les gigues. Le piano enregistré un peu trop « large » accentue les effets d'étirement et de matité continuelle, y compris dans les pièces les plus intimistes comme les Agréments de la même Sarabande. Pourquoi ne pas avoir carrément changé de registre et offert une palette de couleurs, un toucher autre dans la Gavotte qui suit? Ainsi, Anderszewski aurait donné un relief nouveau et serait passé d'un univers à l'autre, du raffinement d'une danse de salon à l'évocation d'une danse paysanne. Le jeu ronronne sagement comme un chat au coin du feu (courante II de la Première Suite) et suggère à peine la chorégraphie avec les passe‑pieds de la Cinquième Suite. L’interprète ne départit jamais de son sourire aimable. À trop caresser, on endort.
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